A. Barrabe*a (Dr)
a CHRU Besançon, Besancon, FRANCE
* abarrabe@chu-besancon.fr
Introduction : La Chirurgie Maxillo-faciale joue un rôle important en chirurgie humanitaire et le taux de mortalité et leurs circonstances de survenue a, jusqu'alors, peu été évalué. Le but de notre étude était d’étudier les décès survenus en missions humanitaires, analyser les circonstances et définir les facteurs de risque.
Matériel et méthode: Nous avons évalué les décès survenant entre J0 et J8 parmi 3 494 patients opérés entre 2007 et 2018 au cours de missions humanitaires (association « Les enfants du Noma » (EDN)). Les informations (patient, type de chirurgie, circonstances de décès) étaient collectées de façon rétrospective.
Résultats : 5 décès ont été répertoriés, soit un taux de mortalité de 0.14%. Les patients, âgés de 1 à 20 ans, sont décédés entre J0 et J3 post-opératoire. Les causes du décès étaient : deux détresses respiratoires sur bouchons muqueux, une détresse cardio-repiratoire, un pneumothorax bilatéral compressif et une péritonite sur perforation duodénale.
Discussion : Afin de diminuer les risques de complications létales, il est important d’identifier le plus tôt possible certaines situations à risque pour s’assurer de l’adéquation des moyens disponibles et pour décider de l indication chirurgicale. Le manque d’installation de moyens réanimatoires et le manque d’accès aux imageries complémentaires sont des facteurs limitants. Rites, croyances, superstitions et pratiques ancestrales ont souvent une place prédominante. L’absence de dossiers médicaux, les barrières du language, le volume de patients à prendre en charge et le manque de connaissance du terrain, limitent le bilan préopératoire et risque de conduire à de mauvaises prise de décisions.