G. Calluaud*a (M.)
a CHU de Tours, Tours, FRANCE
* gauthier.calluaud@gmail.com
Contexte : Le syndrome de l'orbite énucléée (SOE) est une séquelle difficile à corriger chez
les patients anophtalmes qui nécessite souvent plusieurs interventions chirurgicales.
Objectif : Le but de cette étude rétrospective monocentrique était de rapporter notre
expérience sur la prise en charge du SOE ainsi que les facteurs prédictifs d'une prise en
charge en plusieurs étapes.
Matériel et méthodes : Tous les patients traités chirurgicalement pour un SOE entre 2006 et
2020 au centre hospitalier universitaire de Tours (France) ont été inclus. Les données
démographiques et médicales pré et postopératoires ont été recueillies. La chirurgie a été
considérée comme réussie lorsqu'aucun symptôme clinique de SOE n'a été observé.
Résultats : Trente-six patients ont été inclus, 22,2% d'entre eux ont vu leur SOE corrigé après
la première chirurgie. Dans l'analyse multivariée (MVA), le symptôme du creux sus palpébral
est resté le principal facteur significatif associé à une correction incomplète après la première
chirurgie (OR 45,5, IC 95% (3,481-594,6), p=0,004). Pour les corrections ultérieures, le
ptosis était le seul facteur pronostique significatif nécessitant plusieurs interventions
chirurgicales (p=0,005). A la fin de la prise en charge, 94,4% des patients ont eu des résultats
satisfaisants.
Conclusions : La prise en charge d'un SOE implique la correction à la fois de la cavité
orbitaire et des tissus mous. Bien que sa correction soit complexe et prenne du temps dans la
majorité des cas, les patients doivent être informés que le résultat cosmétique final reste bon
au prix de plusieurs interventions chirurgicales.